Le pays va mal ! La République démocratique du Congo traverse une situation qui risque de compromettre le fonctionnement des institutions et plus particulièrement de la justice. Les magistrats reçoivent des instructions en dehors de leur cadre par des tireurs des ficelles dans l’ombre, les inféodant à la politique. C’est ce que dénonce le député Henry Thomas Lokondo tirant la sonnette d’alarme pour demander au ministre de la Justice, Célestin Tunda, de remettre le train sur les rails.
« Nous subissons maintenant le terrorisme judiciaire. La République démocratique du Congo est devenue la capitale mondiale du viol constitutionnel. Nous nous retrouvons devant la République des juges. C’est très dangereux cette histoire-là, ça peut nous amener trop loin parce que les juges seront au-dessus de la constitution sans le savoir. Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir », a-t-il déclaré mercredi 27 mai.
Par ailleurs, cette République des juges est, selon lui, soutenue par une « politisation à outrance de la justice » due au fait que les magistrats reçoivent des instructions en dehors de la magistrature. Pour illustrer sa pensée sur la politisation de la justice, Lokondo évoque le cas de la Gécamines dont les mandataires sont retenus depuis plusieurs mois par les magistrats alors que toutes les auditions sont déjà terminées.
Le député Lokondo se demande : « où allons-nous avec cette justice ! ». Il recommande au ministre de la Justice de veiller « strictement et rigoureusement » sur le recrutement et la formation des magistrats.
Berith Yakitenge et Gisèle Kabika