Les infirmiers prestant dans les structures sanitaires du Sud-Kivu se disent exposés à plus de risques de contamination à la maladie de coronavirus (covid-19). Impliqués obligatoirement dans la lutte contre cette pandémie au regard de leur contact permanent avec les malades de toute catégorie, les infirmiers regrettent que l’Etat congolais ne leur ait pas donné des kits de prévention pour bien s’y prendre. C’est ce que dénonce le Président provincial du syndicat de l’Union nationale des infirmier (ère)s du Congo, Joto Byamungu Mushagalusa dans un entretien avec un reporter de Kivuavenir.com.
« Nous faisons face à la pandémie du coronavirus et cette maladie exige la prévention. Mais, Dans toutes les structures sanitaires, les infirmiers n’ont pas reçu des intrants de prévention comme les masques, gel, gants, savons,… Nous, infirmiers, sommes jour et nuit devant les malades au front pour combattre cette pandémie. Nous sommes en train de déplorer cette situation car nous sommes beaucoup exposés », a-t-il dénoncé.
Exposés à plusieurs maladies contagieuses en dépit du coronavirus dans l’exercice de leur métier, les infirmiers regrettent le traitement dont ils bénéficient de la part du gouvernement congolais ; un traitement disproportionnel aux risques qu’ils encourent.
« A part le coronavirus, d’autres maladies contagieuses notamment la tuberculose, l’Hépatite B virale, la lèpre,… auxquelles les infirmiers font face constituent un autre risque permanent. Mais, malgré tout cela, la prime de risque qu’on nous donne [l’Etat congolais, NDLR] est vraiment une prime de risque de misère par rapport aux risques (…) et quand on pense à tout cela, on crée en nous d’autres maladies mentales », déplore-t-il.
D’après notre source, la prime de risque que le gouvernement congolais paie actuellement à l’infirmier est d’à peu-près 120.000 Francs congolais. Le président du syndicat des infirmiers du Sud-Kivu appelle le gouvernement à être juste.
« Avec 120 000FC, c’est une humiliation pour les infirmiers. Nous rappelons le gouvernement congolais, provincial et central, de mettre l’infirmier à la place qu’il faut afin de lui permettre de bien faire son travail. Lui donner un salaire qui l’amène à faire face à ces risques quotidiens », souligne-t-il.
Alors que les négociations entre les syndicats des infirmiers et le gouvernement sur l’amélioration des conditions des prestataires de santé ont débuté depuis le régime sortant (depuis le régime Joseph Kabila), lesquelles négociations débouchent sur des promesses que l’Etat n’arrive pas à respecter, le Syndicaliste note que les infirmiers trainent dans la précarité. Cette situation ne pourra changer que lorsque les dirigeants congolais prendront conscience de la situation des infirmiers.
Gisèle Kabika